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LA
CHAPELLE SAINT-ROCH DE CESSAY
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La Grange de Cessay ayant été détruite pendant la Guerre de Dix Ans, (1635-1644),qui ravagea la Franche-Comté, le couvent de Mont-Sainte-Marie décida de reconstruire certains bâtiments qui composaient cette grange cistercienne. Claude François Mereal, "docteur es drois, conseiller de Sa Majesté et advocat fiscal en sa Cour souveraine du Parlement à Dole", et Estienne Daguy, "docteur es drois, conseillier de Sad.Majesté et son procureur général en son Pays et Parlement de Bourgougne", effectuèrent une visite de la Grange de Cessay le 17 juillet 1658. |
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Leur rapport de visite indique que Cessay comprenait alors :
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Ils donnèrent également le détail de leur visite et une description de la chapelle | ||
:"Une
petite chapelle qui y at esté nouvellement construitte, sur l'autel de
laquelle il y a une petite peinture représentand la Nativité Nostre Seigneur.
Un crucifix de bois estant sur led. autel. Il y at aussy une aube assortie
d'amy (= amict : linge bénit que le prêtre met sur les épaules pour dire
la messe) et de linge lon. Une chasuble assortie de manipule et d'estaule
(= manipule et étole : ornements sacerdotaux) de camelot (= étoffe de
laine mêlée de poils de chèvre, sans grande valeur), une avec une croisée
de passemens (= passement : bande de tissu ou dentelle de fil d'or, de
soie, etc., dont on orne des meubles, des tentures, des habits, etc.),
l'autre jaune".
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Cette chapelle a donc probablement été construite après la Guerre de Dix Ans (1635-1644) ou pendant les ravages de la peste puisqu'elle était dédiée à saint Roch que les pestiférés imploraient pour leur guérison. Une autre visite effectuée en juin 1699 fait apparaître que "les vitres de la chapelle de ce lieu sont partie cassées et le couvert ruiné qu'il faut au plustost réparer et mettre une bonne pierre sur l'arc de la place de la cloche pour y enclaver le pied de la croix pour la faire tenir droitte". | ||
De nombreuse visites sont faites durant le XVIIIe siècle. En septembre 1726, le rapport de la visite dit "que la chapelle doit être réparée, que le couvert demande être fait à neuf, de même que la ramure, il faut platrir, blanchir et plancher lad. chapelle, y refaire une fenestre à neuf n'y en ayant point du tout, redresser la croix de fer". Quant à la visite de juin et juillet 1739, elle apporte des précisions concernant les dimensions et l'architecture de la chapelle : "lad. chapelle, longue de vingt quattre pieds de Roy (ancienne mesure de longueur valant environ 33 cm) sur seize pieds de largeur, est bastie de pierre et voûtée, avec une porte et une fenestre de pierre de taille, qui sont en assez bon état, ainsi qu'une croix de fer qui est sur l'entrée, si ce n'est que lad. croix panche sur lad. entrée". Le toit est à nouveau à l'ordre du jour : "le toit a besoin d'être refait pour ce qui est de l'encelle (= ancelle : tavaillon, sorte de tuile en bois) et le pan devers le septentrion doit être incessamment rétablit parce qu'il est hors de sa place descendu d'un demy pied et menace de tomber ; les chevrons et sablières (= pièces de bois servant à la construction d'un toit) sont pourris pourquoy rétablir il faut quattre pieds d'arbres de grosseur proportionnée et dont un soit propre à faire de l'encelle". | ||
Pendant la Révolution, le domaine de Cessay est vendu comme bien ecclésiastique. La chapelle ainsi désaffectée servit de grenier à blé pendant le XIXe siècle et au début du XXe siècle. | ||
Pour les 800 ans de Cessay en l'an 2000, la chapelle de Cessay a été rénovée. |