Ayant appris que le site de Frasne est très visité en cette période électorale, je voudrais soumettre à la réflexion de chacun la question que j'ai posée à chaque candidat, tête de liste, lors de sa réunion électorale.

Que penser des O.G.M. (organismes génétiquement modifiés) dans l'agroalimentaire ? Cette question ne semble pas, à première vue, concerner les élus de Frasne. Pourtant, dès que l'on s'engage au service des autres, on est amené à faire des choix et ce problème des O.G.M. (lié par ailleurs aux grands problèmes de ce temps, à savoir la pollution des sols et de l'eau, la déforestation à grande échelle, le réchauffement de la planète) ne doit jamais être perdu de vue.

Mais il s'agit d'abord d'en prendre conscience. On entend tellement de choses contradictoires au sujet des O.G.M..Ne dit-on pas que le problème de la faim dans le monde pourrait enfin être résolu avec l'utilisation massive de plantes transgéniques ? Ne dit-on pas que les maïs et autres sojas transgéniques pourraient désormais se passer des tonnes de pesticides jusqu'ici répandus pour lutter contre les larves qui attaquent les plantes ?

Or, des scientifiques de haut niveau, dont le travail consiste à manipuler des gènes (je citerai ici Christian Vélot, Maître de conférence en génétique moléculaire à l'Université Paris-Sud) nous disent qu'il faut être très prudent, qu'on est encore loin de maîtriser l'extrême complexité de la transgenèse.

Pour l'instant, le maïs Bt produit un insecticide de façon permanente. Il risque de s'accumuler dans la plante. Quelles seront les conséquences, pour l'animal et pour l'homme ? Il s'agit donc bien d'un problème de santé publique. De plus, nous l'avons vu récemment à la télévision, des insectes résistants s'attaquent à nouveau à ces plantes que l'on croyait protégées d'où un risque d'engrenage avec d'autres pesticides.

Quant à la faim dans le monde éradiquée grâce à la culture de plantes transgéniques, on sait que c'est un leurre puisqu'une grosse partie de la production est destinée à la fabrication de carburants d'une part et que, d'autre part, les paysans seront liés au semencier détenteur des brevets.

Ce n'est pas en quelques lignes que l'on peut exposer un problème d'aussi grande envergure, c'est pourquoi je signale à tous ceux qui désirent de plus amples informations, qu'un reportage intitulé "Le Monde selon Monsanto" (1) sera diffusé le mardi 11 mars 2008 à 21 h sur Arte ; on peut également consulter le site de Christian Vélot : www.criigen.org.

Si j'ai soulevé ce problème c'est aussi parce que le futur maire et ses adjoints seront appelés à voter pour les sénateurs qui accepteront ou refuseront la culture en plein champ de plantes transgéniques. Les sénateurs maintiendront ou non le moratoire aussi longtemps qu'il sera nécessaire.

Être hostile aux O.G.M. agroalimentaires, ce n'est pas être hostile au progrès, c'est seulement appliquer le principe de précaution si important en matière de santé publique.

Je pense qu'il faut encourager la recherche en milieu confiné, qui a déjà donné de très bons résultats dans le domaine médical : production d'insuline, vaccins, protéines d'intérêt pharmaceutique.
Par contre, les O.G.M. en milieu ouvert (cultures en plein air) feront disparaître la biodiversité qui, seule, peut être une réponse à la faim dans le monde.

Fernande Cairey-Remonay

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(1) Monsanto est le géant de l'industrie chimique détenant un gros pourcentage des brevets de plantes transgéniques dans le monde.