Frasne

 


Omer VIENNET
un centenaire originaire de Frasne

 

Il y a cent ans, le 26 juin 1912, naissait à Frasne Omer Marie Louis Viennet, qui, en 2012, vit à Fontaine-lès-Dijon (Côte d'Or). Il est l'un des six enfants de Marie Joseph Élie Viennet, constructeur, et de Fidéline Rachelle Joséphine Perrin. Ses parents se sont mariés le 26 septembre 1903 à Frasne où son père a vu le jour le 15 juin 1872, mais ce dernier n'est pas inscrit sur le registre d'état civil sous le nom de Viennet : il est né Barthelet qui est le nom de sa mère, prénommée Valérie. Quelques années plus tard, Marie Joseph Élie a été reconnu par Emmanuel Émile Viennet lors de son mariage avec Valérie Barthelet le 22 janvier 1879. Même si le nom du père biologique était alors connu (il s'appelait Laroue), cette histoire a longtemps été un secret de famille. De ce Laroue, cette branche Viennet a ainsi hérité d'une certaine longévité et plusieurs de ses membres ont vécu ou vivent encore au-delà de 90 ans, ce qui fut aussi le cas dans la famille Laroue.

Avant d'habiter le village de Frasne, les Viennet, qui arrivaient de Nods, ont exploité durant une cinquantaine d'années la Ferme du Bas à Cessay (emplacement de l'actuelle ferme de Boujailles) entre 1822 et 1872. En fait, ils sont originaires de Malpas et de La Planée où ils vivaient déjà à la fin du 16e siècle.

À Frasne, Omer Viennet est surtout connu parmi les Anciens qui le surnommaient le "Yo". Pourtant, sa vie ferait bien des envieux tant il a bourlingué et connu une certaine gloire au point qu'il est inscrit dans le Guiness des records.

Son portrait a été retracé dans la revue municipale de Fontaine-lès-Dijon où il vit et nous le reproduisons ci-dessous.

Omer VIENNET

Omer VIENNET

UNE JOIE DE VIVRE PERMANENTE

Omer Viennet, recordman international du carré magique, n'a pas la grosse tête. C'est avant tout un homme simple, travailleur, amoureux de la vie.

 

Omer Viennet est né le 26 juin 1912 à Frasne, merveilleux petit village du Haut Doubs. Il a grandi dans cette région souvent enneigée, au climat rude et rigoureux.

Un excellent souvenir de son enfance

C'est un jeune garçon qui montre très vite sa gentillesse, ardent défenseur de l'opprimé. Il est à peine âgé de deux ans lorsque son papa décède. Sa maman qui tenait la Caisse d'épargne de Frasne se retrouve avec six enfants à nourrir. C'est elle qui lui enseignera la joie d'apprécier la vie à sa juste valeur. Ses vacances, il les passe à garder les vaches, pêcher les grenouilles, ramasser les escargots ou cueillir les framboises. Le jeudi, il va chercher la sciure et les copeaux pour chauffer la maisonnée. En rentrant de l'école, c'est la corvée d'herbe pour les lapins et la cueillette pour les poules. Omer aime chaque instant de cette vie même si elle est difficile. Enfant de chœur, scout, contrebassiste dans la musique que dirige son frère aîné, son enfance est heureuse parce qu'elle a généré en lui le sens des vraies valeurs.

Sa carrière professionnelle

À 15 ans, il travaille comme charron dans l'entreprise familiale, puis quatre années plus tard s'engage dans les spahis marocains. C'est lorsqu'il entre dans les dragons à Vincennes qu'il fait la connaissance d'une charmante Parisienne. Pour le meilleur, le mariage de Lucienne et d'Omer est célébré en l'église de Saint-Ouen le 21 décembre 1935. Cinq enfants, quatorze petits-enfants, 12 arrière-petits-enfants vont être baignés par la tendresse, la chaleur, l'amour de ce foyer uni. Omer, deux ans après son mariage, devient gendarme à Valdahon. Après l'exode et 18 mois sur la ligne de démarcation dans le Jura, il regagne sa brigade en zone occupée. En 1943, refusant d'arrêter les réfractaires au S.T.O., il est révoqué par le gouvernement de Vichy. Il s'engage alors dans la résistance. À la Libération, le plus beau jour de sa vie, il est réintégré dans la gendarmerie avec le grade de Maréchal des Logis Chef. Le commandement de la brigade des Hôpitaux-Neufs lui est confié puis La Chapelle-sous-Rougemont. Il continue de servir son Pays dans l'Indochine et l'Algérie en guerre. Seize décorations militaires témoignent de son engagement.


Omer Viennet en spahi devant la maison familiale à Frasne en 1934

Tout ce qu'il fait, il le fait avec son cœur

Lucienne et Omer s'installent à Fontaine en 1955. Cette maison dont ils ont rêvé est enfin bâtie sur un terrain de 3 000 m². Ils sont tous seuls au milieu des champs.

En 1960, Omer fait valoir ses services à la retraite. Ce n'est pas le début d'une vie paisible, il ne sait pas rester inactif. Il participe à la construction de la chapelle

Saint-Martin, agrandit de ses propres mains sa maison. Il s'investit dans l'organisation des Amis du Ski en tant que responsable des jeudis de neige. Chaque semaine, il organise le transport vers les pistes de plus de trois cents enfants. En reconnaissance, il reçoit la médaille d'argent de la jeunesse et des sports.

Le « Fonds Omer Viennet »

Pendant 24 ans, il est le correspondant local du journal « Le Bien Public ». Tout récemment, Omer Viennet a remis à la commune l'intégralité des photos et négatifs qu'il a pris durant cette période. Ces documents, d'un intérêt inestimable pour les générations à venir, retracent une grande partie de la vie sociale à Fontaine pendant une vingtaine d'années. Ces témoignages font maintenant partie des archives municipales en complément des articles écrits dans le même journal durant cette période.

Magique Omer

À quatre-vingts ans, notre sympathique Fontenois décide de faire travailler son cerveau pour rester en forme. Papy Omer aime depuis longtemps faire des carrés magiques comme son grand-père lui a appris. Un carré magique, c'est une grille faite de compartiments contenant chacun un nombre. La somme des éléments d'une ligne horizontale, verticale ou diagonale est toujours la même. Rien de magique, c'est mathématique !

Muni seulement d'un crayon, il aligne les chiffres et les records. Passionné, il transmet son savoir aux petits et grands qui restent émerveillés par cette démonstration de calcul mental. Très vite, il devient champion de France en détrônant un professeur de mathématiques.

Sa carrière internationale débute lorsqu'il supplante le recordman du monde qui est japonais.

Lucienne, son véritable trésor

C'est pour Omer, dont le jardin a été plusieurs fois primé, une vraie rose. Son épouse est toute sa vie. En octobre 1995, en fêtant ses soixante printemps de tendresse et de doux bonheur près de sa dame de cœur, il vit son deuxième meilleur souvenir. C'est un foyer uni et harmonieux, plein d'amour et généreux qui apprécie à sa juste valeur chaque moment de l'existence.

Les vraies valeurs d'Omer sont le sens de l'honnêteté, de la droiture, de la justice. Le travail a toujours occupé une place importante dans sa vie. Aimer ce que l'on fait et surtout le faire avec son cœur, telle pourrait être la devise d'Omer, homme simple, qui vit entouré de l'affection des siens, un homme heureux.

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Un exemple de carré magique réalisé en moins de 20 secondes. La somme totale de chaque ligne est de 79.

Vous pouvez vérifier !



A ce portrait, on peut ajouter qu'Omer Viennet a été fait chevalier de la Légion d'Honneur le 18 juin 2011, date qu'il avait choisie en hommage au Général de Gaulle, et que cette année-là il avait cinq enfants, quinze petits-enfants, trente arrière-petits-enfants et deux arrière-arrière-petits-enfants. De plus, il connaît par coeur Les Fables de La Fontaine.

Voir l'article sur le site du journal LE BIEN PUBLIC >>>

Le Bien public


Livre Guinness des records 1994
Extrait du Livre Guinness des records 1994, page 37


L'article du journal municipal et l'extrait du Livre des records, ainsi que la photographie de 1934
nous ont été aimablement communiqués par sa fille, Danièle Bayonne.


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