Frasne

 


COLLISION DE DEUX MIRAGES III E
AU-DESSUS DE FRASNE
(22 octobre 1971)
L'accident

 

Le vendredi 22 octobre 1971, deux avions survolent le Haut-Doubs. Des Mirages III E, avions destinés à l'attaque au sol par tous les temps et à basse altitude. Ces appareils n'appartiennent pas à la même base. Le premier Mirage III E (numéroté 460 et codé 13-QT), qui dépend de l'escadron de chasse 1/13 « Artois » (parfois écrit 01.013), vient de la base aérienne 132 Colmar-Meyenheim dans le Haut-Rhin (1) : il est piloté par l'adjudant Denis. Quant au second (numéroté 606 F-ULBG), il a décollé de la base aérienne 116 de Luxeuil-Saint-Sauveur en Haute-Saône et appartient au célèbre escadron de chasse 2/4 « La Fayette » (ou 02.004), lointain héritier de l'escadrille « La Fayette » composée par des volontaires américains en 1916. À ses commandes, le capitaine Régis Pinel.

Mirage III E
Un Mirage III E de l'Escadron de Chasse 2/4 La Fayette sur la base de Luxeuil-Saint-Sauveur en 1986

Mirage III E de la base de Luxeuil-les-Bains
Luxeuil-les-Bains (Hte-Saône) - B.A. 116 - Mirage III - © Combier Imprimeur Mâcon

Par cette journée d'automne ensoleillée, les deux avions sont au-dessus de Frasne. Ils se rapprochent. Selon une expression argotique de l'Armée de l'Air, ils « se croisent au casque » (2)... Trop près. Les deux avions entrent en collision. Il est alors environ 14 h 30. Le pilote de la base de Colmar-Meyenheim réussit à ramener son Mirage à son point de départ. Malheureusement, le second avion prend aussitôt feu et s'écrase dans un pré le long du chemin de Bellevue sur la commune de Frasne. Ce crash ne laisse aucune chance au capitaine Régis Pinel.

Le siège éjectable n'a pas été utilisé (2).Le pilote n'a-t-il pas pu ou n'a-t-il pas voulu l'utiliser ? C'est la question que l'on peut se poser.

[à suivre]


(1) L'Escadron de chasse 1/13 Artois, qui a été équipé de Mirages III E en 1965, a été dissous en octobre 1993.
(2) Croiser au casque : lors d'une présentation à deux avions de face, évitement effectué très tardivement (le casque de l'autre pilote étant visible).
(2) D'après un article publié sur le site de l'Armée de l'Air en juillet 2011, le siège éjectable a sauvé la vie à près de 368 pilotes en France. Il faut deux secondes pour l'activer grâce à une poignée située entre les jambes. La vitesse d'éjection pour un siège équipant un Rafale est d'environ 15 m/s, soit 54 km/h.


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