Cet été, je vous propose quelques solutions simples afin de sauver et d'aider les abeilles, ces alliées naturelles, qui rendent un sacré service à l'équilibre du biotope.
Sans la pollinisation des plantes, nous perdrions un nombre catastrophique de ressources agricoles, éléments de base au développement de la vie (en fait, tout autre végétal que du blé, du riz et du maïs).
Pour cela, je vous propose 4 gestes pour aider et sauver les abeilles :
1 - Tondez votre pelouse un peu moins souvent et laissez-la devenir une mini-prairie
Laissez pousser tranquillement ce qu'on a tendance à appeler « les mauvaises herbes ». Elles ne sont pas si mauvaises que cela au final. (Certaines seraient même en voie de disparition). Beaucoup d'entre elles sont en effet, nectarifères ou riches en pollen. Les abeilles sont notamment friandes de pissenlits, fleurs de trèfle, bleuets, sources de nectar, ou encore coquelicots qu'elles visitent intensément pour y récolter du pollen.
Tout cela, sans compter que votre pelouse sera bien plus belle qu'un simple green de golf.
Mieux, laissez une zone « sauvage » dans votre jardin où vous ne tondez pas régulièrement ou pas du tout : cette zone deviendra rapidement une zone de biodiversité fort appréciée des insectes et des abeilles.
2 - Faites une haie d'honneur aux abeilles
Les plantes mellifères sont en effet des sources de pollen (et de protéines) et de nectar pour les insectes butineurs. Les abeilles trouveront aussi de la propolis et du miellat.
Elles leur permettent de satisfaire leurs besoins alimentaires et d'allonger leur durée de vie.
Voici un cortège floristique le mieux adapté à notre climat et à notre sol. Vous pouvez favoriser ces plantes dans votre jardin et votre pelouse. Former des haies d'arbustes et planter quelques arbres. Ainsi vous participez activement et personnellement à la survie des abeilles.
En blanc : les fleurs
En jaune : les arbustes et arbrisseaux
En vert : les arbres
En cliquant sur le nom scientifique, vous ouvrez une fiche Wikipédia détaillée de la plante sélectionnée
3 - Réduire ou, mieux, éviter l'utilisation des pesticides
Le terme pesticide regroupe les substances chimiques destinées à repousser, détruire ou combattre les ravageurs et les espèces indésirables de plantes ou d'animaux causant des dommages aux denrées alimentaires, aux produits agricoles et aux produits ligneux, ou aux aliments pour animaux.
Les pesticides sont employés par les agriculteurs, mais aussi par les communes et souvent par les particuliers pour désherber les cours, les parcs et les allées, tuer les limaces, traiter les jardins, etc.
Dans le commerce nous trouvons un nombre innombrable de produits, tous plus efficaces les uns que les autres.
En France, nous utilisons environ 500 pesticides qui entrent dans la composition de plus de 8000 produits commercialisés. Avec 63 700 tonnes de pesticides utilisées en 2012, la France, première puissance agricole européenne, en est le premier consommateur européen et le 4e au plan mondial, derrière les États-Unis, le Brésil et le Japon.
Le Monde de juin 2013 : Pour la première fois, une étude démontre expérimentalement un effet cocktail pour un mélange de cinq pesticides trouvés dans l'alimentation humaine. Cela signifie qu'en mélange, ces molécules sont plus toxiques que prises séparément. L'effet mesuré est un endommagement de l'ADN sur des lignées de cellules humaines cultivées in vitro.
En butinant, l'abeille absorbe les toxines dont les effets sont variables selon les doses ingérées :
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perte rapide de ses capacités d'orientation et impossibilité de retrouver la ruche,
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mort dans les 24 h si la dose létale est atteinte,
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mort après plusieurs jours par ingestion répétée lors des récoltes successives (cette toxicité chronique est la plus sournoise, car plus difficile à détecter).
On peut envisager d'autres méthodes :
Indispensables paillis
Les paillis organiques sont indispensables pour éviter les herbes indésirables et donc la concurrence avec vos plantations. De plus, ils conservent l'humidité (un paillage égale deux arrosages) et maintiennent un peu de matière, ce qui favorise la vie biologique du sol et limite le tassement.
Bien choisir vos plantes
Tout d'abord, comme pour la pelouse, utilisez des plantes couvre-sol sur les surfaces à l'ombre et couvertes de mousse. Puis, choisissez des variétés résistantes aux maladies les plus courantes : mildiou, rouille, cloque...
Engrais verts et compostage
Utilisez des engrais verts réservés pour le potager. Ce sont des plantes qui, après la récolte, occupent rapidement la terre restée nue, l'entretiennent et la protègent. Vous pouvez aussi composter vous-même vos déchets pour obtenir un engrais naturel, complet, gratuit, qui favorise la vie du sol et limite d'un tiers votre poubelle.
Stratégie d'alliance...
Pour vous débarrasser des insectes nuisibles, installez des abris pour des animaux dits auxiliaires, coccinelles, perce-oreilles, hérissons, grenouilles...
Installez également des haies fleuries afin d'accueillir et nourrir des animaux et insectes auxiliaires (oiseaux, coccinelles, carabes...) et de détourner les indésirables de vos plantations.
Utilisez des pièges ou des barrières contre les animaux nuisibles (pièges à taupes, à limaces, voile anti-insectes, filet de protection contre les oiseaux...).
4 - Dernier geste : utiliser le miel
Vous pouvez tout d'abord acheter du miel produit près de chez vous de manière à soutenir les apiculteurs de votre région. Et, au passage, redécouvrez combien le miel est un aliment délicieux qui peut bien souvent remplacer le sucre blanc d'un faible intérêt nutritionnel.
Le prochain article paraîtra cet automne et concernera les multiples produits de la ruche
Contact : Gérard Clerc, à Frasne - Tél. : 06 73 71 61 35 ou miel-monts-jura(arobase)orange.fr
Pour en savoir plus : http://abeilles.apiculture.free.fr/essaimage.htm
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