LA FORMATION
D'UNE TOURBIÈRE |
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Schémas
des principales étapes de la formation d'une tourbière
(extraits de la brochure sur le "sentier de découverte"
publiée par la Commune de Frasne)
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13 000
à 8 000 ans av. J.-C. |
Le
glacier jurassien, qui recouvrait monts et plateaux, fond
progressivement. Il charrie des blocs et des cailloutis
qu'il dépose : les moraines.
Le
paysage apparaît comme une immensité glacée
et un désert de cailloux, parsemé de grands
lacs.
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6 000
ans av. J.-C. - Hiver doux, été chaud et sec |
Un
lac s'étend dans la dépression abandonnée
par le glacier et tapissée d'une couche d'argile.
Ses
berges sont colonisées par la végétation
des marais : nénuphars, laîches (carex),
saules...
Les
végétaux morts ne se décomposent
qu'en partie dans l'eau, qui devient de plus en plus acide.
Leur accumulation forme une couche de vase puis une couche
épaisse de tourbe blonde.
Les
forêts environnantes de bouleaux et de pins donnent
un paysage vert.
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3 000
av. J.-C. - Climat doux et humide |
Le
marais a comblé la dépression par des dépôts
de tourbe. Il ne reste du lac qu'une petite mare centrale.
L'eau du marais s'acidifie car le ruissellement d'eau
calcaire ne s'effectue plus. L'alimentation se fait donc
par de l'eau de pluie qui est acide et la tourbe accumulée
libère des matières acides suite à
sa décomposition partielle.
Des
petits coussins de mousses, les sphaignes, se forment
et ne cessent de s'accroître. Les sphaignes aspirent
l'eau et haussent le niveau de la nappe. Elles déposent
une couche de tourbe noire.
Des
forêts plus denses de hêtres et de tilleuls
envahissent les régions environnantes.
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1 000
ans av. J.-C. - Climat frais et humide |
Le
chevauchement des sphaignes donne une forme bombée
à la tourbière. L'accumulation des sphaignes
mortes, incomplètement décomposées,
permet l'épaississement de tourbe noire.
La
mare centrale, très réduite, est la seule
partie où les sphaignes s'accroissent encore et
où la tourbe se forme. Là, la tourbière
est vivante.
Sur
les pourtours croissent pins à crochet, myrtilles,
callunes sur une tourbe plus sèche. Là,
la tourbière est morte.
Les
forêts de hêtres et de sapins sont celles
que nous pouvons observer dans le paysage actuel.
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Du XVIIIe
siècle à nos jours |
Dès
le XVIIIe siècle l'homme exploite les tourbières
de façon parfois intense. Il "tire la tourbe"
noire et dédaigne la tourbe blonde de qualité
médiocre.
Les
fosses abandonnées vers 1950, très visibles
dans le paysage, ceinturent la tourbière et témoignent
des modes d'exploitation.
En
fonction des drainages effectués pour l'exploitation,
les anciennes fosses se remplissent d'eau. Les sphaignes
s'y développent à nouveau et la tourbe s'y
dépose. La tourbière est rajeunie.
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